ATTEINDRE ET ACCOMPAGNER LES JEUNES AU SALUT
Auteur : Paul STETSON
MESSAGE CEBI 2019
Le leadership de l’église et son bon fonctionnement
Depuis plus de trente-cinq ans en France, et avant cela, grâce à ma situation comme missionnaire, j’ai pu suivre l’histoire de plusieurs églises. Dans mon pays d’origine tout comme en France, certaines églises ont toujours progressé, d’autres non, et des dizaines ne sont plus. Quel était le facteur déterminant ? Le président de mon école biblique était pasteur d’une très grande église. Il nous disait que « Tout s’élève ou s’écroule en fonction du leadership (1) ».
Y a-t-il un modèle biblique clair ?
Quand nous regardons tous les facteurs en jeu dans une église (à l’intérieur comme à l’extérieur), nous pouvons dire que chaque église qui dure dans le temps est une grâce de Dieu. L’apôtre Paul donne en 2 Corinthiens 6.4-10 une liste de traits que ses associés et lui ont essayé d’employer pour être « recommandables à tous égards comme serviteurs de Dieu ». Certes, les qualités du/des conducteur(s) sont essentielles au bon fonctionnement de l’église, et c’est pour cela que Paul nomme dans ce passage la patience, la pureté, la connaissance, la longanimité, la bonté, l’amour, et (l’action de) l’Esprit saint. Ces qualités seront nécessaires pour faire face aux circonstances qu’il nomme là. L’Église de Dieu est une œuvre de sa grâce, et son ou ses conducteur(s) en ont besoin aussi. Paul dans la même épître, dira être « assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises » (2 Cor. 11.28).
De combien de personnes la conduite d’une église de Dieu doit-elle être l’affaire ? C’est une question à laquelle j’ai essayé de répondre en examinant l’histoire de l’Église primitive – les Actes des Apôtres – et de l’Église missionnaire – les Épîtres. Étant moi-même issu d’une culture biblique où le modèle prépondérant est un pasteur (et parfois plus) et des diacres, j’avais certainement des choses à apprendre ! Justement, le premier chapitre des Actes présente le désir de compléter ce qui manque, en l’occurrence, la place de témoignage laissée vide par la défection de Judas. « Il faut donc que […] il y en ait un qui nous soit associé comme témoin…» (Ac. 1.21-22)
Bien sûr, il est question ici des apôtres qui viennent en premier dans la liste de ceux que Dieu a donnés pour conduire l’Église (Éph. 4.11). Leur place et leur ministère (définis dans 64 versets et dans 13 livres du Nouveau Testament) étaient importants pour le fondement de l’Église.
Combien de personnes fallait-il pour gérer les besoins de l’Église lorsque « le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur […] augmentait de plus en plus » (Ac. 5.14) ? Apparemment, il fallait plus que les apôtres en vue des « distributions » qui se faisaient chaque jour, et sept hommes ont été choisis. Ils avaient pour tâche les ministères temporels pour que les apôtres puissent s’adonner à la prière et au ministère de la parole. Cette tache de « servir aux tables » et les hommes choisis correspondaient aux diacres, qui participaient à la bénédiction d’une église fonctionnelle. Il y avait des qualifications dans Actes 6 (bon témoignage, plein d’Esprit-Saint et de sagesse, prêts à recevoir une charge), et il y en a encore pour les diacres (hommes et femmes, selon l’interprétation) dans les instructions de Paul à Timothée (1 Tim. 3.8-13).
Dès le chapitre 14 (v. 23) des Actes, et dans les églises de Jérusalem (chp. 15), d’Éphèse (chp. 20), et d’autres (voir Tite 1.5), le nom « d’ancien » est employé pour désigner le ou les conducteurs d’église. Dans l’épître à Tite (1.7), le mot « évêque » s’ajoute pour évoquer celui qui agit comme économe de Dieu. Puis Paul, dans la partie « pratique » d’Éphésiens (4.11), complète une liste de ceux donnés à l’Église en nommant les « pasteurs et docteurs ». Tous ces noms décrivent la charge, la dignité et le ministère de ceux qui dirigent l’Église, (et qui sont appelés habituellement pasteur/s), qu’ils soient une ou plusieurs personnes.
En conclusion, à la question « y a-t-il un modèle biblique clair ? », Paul indique que plusieurs églises des temps bibliques devaient avoir des conducteurs, ou un conseil d’anciens. Que l’un d’eux soit nommé pasteur semble provenir du bon sens. Quant au nombre de conducteurs, c’était peut-être en fonction des besoins et du nombre d’assistants, ou peut-être, était-ce un signe de maturité.
(1) « Leadership », mot anglais, utilisé couramment en français pour décrire la capacité de conduire des personnes et des projets.